2022 se présente bien pour CanauxRama

La saison 2022 se présente plutôt bien pour CanauxRama, après les deux ans de pandémie, selon Nicolas Hanel, directeur général. Un article du dossier spécial « axe Seine » du magazine mai-juin 2022 de NPI.

« 2020 et 2021 ont été deux années cataclysmiques avec une baisse de l’ordre de -70 % de notre chiffre d’affaires par rapport à 2019, rappelle Nicolas Hanel, directeur général de CanauxRama. La diversité des croisières que nous proposons a été tout de même un atout : à l’été 2020 et 2021, nous avons pu travailler en proposant des croisières-promenade à une clientèle francilienne et française ». Mais cela n’a pas compensé l’absence des touristes internationaux, qui ne sont pas venus à cause de la pandémie, et la quasi-disparition de l’événementiel.

CanauxRama propose de courte promenade (2 heures) pour des clients individuels, une découverte sur la journée (8 heures) pour des groupes, avec ou sans restauration à bord, la privatisation des bateaux pour des événements de particuliers ou d’entreprises. Créée en 1983 sur les canaux parisiens (Ourcq, Saint Martin), la compagnie a gagné la Marne et la Seine ce qui lui permet de proposer des croisières « combinées ». En 2013, elle a rejoint les Vedettes du Pont Neuf puis en 2016, les deux compagnies ont intégré le groupe France Tourisme.

« 2022 se présente clairement mieux. On l’a senti commercialement dès le mois de février avec le retour de l’événementiel aussi bien côté famille qu’entreprise avec des demandes pour mai et juin. Les entreprises françaises et européennes reviennent pour des séminaires, de l’incentive, des réunions d’équipes alors qu’elles avaient quasiment disparu. Nous n’avons pas encore retrouvé le niveau d’activité de 2019 mais on s’en rapproche », poursuit Nicolas Hanel.

Ce responsable précise que la clientèle internationale se manifeste pour des circuits-promenade, pour des événements familiaux sur la Seine à Paris, des croisières pour des groupes. Depuis avril 2022, avec les vacances scolaires, les croisières-promenade retrouvent des passagers individuels, cette activité atteignant les trois quarts du niveau de 2019.

Un besoin d’escales

Le directeur général relève « un manque d’infrastructure pour les escales » en région parisienne sur la Seine et la Marne. Par exemple, à l’ouest de la capitale, il y a une escale à Pont de Sèvres et une à l’île Saint Denis mais rien entre les deux séparées d’environ 15 km. Sur la Marne, CanauxRama a une concession à Joinville mais il n’y a pas d’escale à Nogent. « Par l’intermédiaire de la CPP, l’information a été transmise à VNF et Haropa. On espère que le budget en hausse de VNF va permettre de trouver les investissements nécessaires pour de nouvelles escales ».

Un autre point à améliorer concerne l’amélioration de la concertation pour les arrêts de navigation pour des événements divers sur le plan d’eau. « Nous échangeons notamment avec le service des canaux de la Ville de Paris pour avoir l’information le plus tôt possible. Nous essayons aussi de travailler à une certaine forme de cohabitation dans certaines circonstances, en utilisant le chenal de navigation pour les bateaux sans empêcher une autre activité à côté. L’idée est de ne pas bloquer systématiquement toute la navigation et de faire coexister les usages quand la configuration s’y prête ».

Pour Nicolas Hanel, les JOP de 2024 vont « renforcer l’attractivité et l’image de la destination Paris après l’événement en lui-même ». En plus de la Seine, le canal Saint Denis pourrait en tirer profit. Peu avant et pendant les Jeux, il y aura sans doute du positif pour l’activité événementiel mais « la période pourrait être compliquée avec les restrictions de navigation » pour le déroulement des épreuves sur la Seine. Des bateaux de la compagnie seront peut-être mobilisés pour la cérémonie d’ouverture.

La conversion à l’électricité de deux bateaux de CanauxRama, Gavroche et Arletty, est prévue d’ici 2024/2025 dans la suite de celle du Rocca II des Vedettes du Pont Neuf (voir article de NPI). Sachant que les installations de branchement à quai sont déjà disponibles au bassin de la Villette et au port de l’Arsenal, où se trouvent les deux bases de la compagnie. Sans oublier que « la navigation sur les canaux parisiens se prête bien à l’électricité ».

CanauxRama dispose de 5 bateaux, reçoit environ 70 000 passagers par an, emploie 13 CDI pour lesquels elle a recouru au chômage partiel en 2020 et 2021. Chaque saison, la compagnie a besoin d’étoffer son équipe avec des saisonniers (en général une dizaine) pour l’accueil, les services, la restauration.

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