«Pour le développement du transport combiné, il y a un projet très important avec le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt, AMI, dans le courant du premier trimestre par Haropa-Port du Havre. Il s’agit de proposer un dispositif original et innovant pour inciter au report modal tant fluvial que ferroviaire. L’ambition est un basculement d’une logistique routière vers les modes massifiés et une augmentation des volumes traités par le transport combiné. Nous voulons récupérer du volume et des trafics », annonce Pierric Robert, chargé de mission ingénierie et développement ferroviaire Haropa. Il s’agit de transport combiné pour des conteneurs et des caisses mobiles. « L’AMI est un signal fort adressé par Haropa-Port du Havre aux opérateurs de transport combiné ferroviaire et fluvial, aux donneurs d’ordre comme les transitaires ou les chargeurs. Il vient en écho au plan de relance du gouvernement », ajoute le responsable.
Pour le volet ferroviaire de l’AMI, Haropa-Port du Havre prévoit « un accompagnement de financement très important » pour toute initiative de mise en place de nouveaux services, de nouvelles dessertes mais aussi tout projet pour améliorer la qualité de service par l’augmentation des fréquences.
Un premier mécanisme de financement est un soutien financier par nouvelle circulation de train dès 2021. « Par exemple, pour un nouveau service sur une nouvelle destination, l’aide prévue à la circulation sera plus importante sur les 12 premiers mois puis continuera sur la deuxième année à un niveau moindre. Nous voulons accompagner l’effort du risque pris par l’opérateur », précise Pierric Robert. La nouveauté peut être un service au niveau national ou international, dans ce dernier cas, l’aide est aussi d’une durée de 24 mois mais avec un montant plus important en année 1 que pour le national. « Ce premier mécanisme de financement prévoit aussi une aide d’Haropa-Port du Havre pour chaque UTI transportée sur les nouveaux services ou les nouvelles dessertes ». Il sera possible de cumuler les deux formes d’aides de ce premier mécanisme. « L’accompagnement est prévu sur deux ans et pour tous les services qui démarreront en 2021 ».
L’AMI prévoit un deuxième mécanisme de financement qui est un accompagnement, à toutes nouvelles fréquences, poursuit le responsable.
La publication des résultats de cet AMI est prévue avant l’été 2021 et fera l’objet de l’établissement d’une convention entre les candidats sélectionnés et Haropa-Port du Havre. « Nous voulons aller vite pour relancer les flux. Cela pourra concerner toutes les plates-formes des ports Haropa de l’axe Seine quand il s’agira de conteneurs maritimes. C’est très ouvert ».
Haropa conduit d’autres projets autour du ferroviaire. La démarche « fret ferroviaire axe Seine » (FFAS) entre la Normandie et l’Ile-de-France a été lancée il y a quelques années pour améliorer et sécuriser en amont les besoins de sillons par un dialogue entre les deux régions, SNCF Réseau et Haropa. FFAS améliore la robustesse et la qualité des sillons pour le fret et les temps de parcours des trains de marchandises. Elle évite les redondances de réservation de sillons.
Un sillon fret le jour en 2022
En 2021, pour aller plus loin, la démarche va progresser vers des objectifs de développement : « En particulier pour installer un sillon fret de jour entre Le Havre et Paris dès 2022 avec une fréquence de plusieurs fois par semaine », indique Pierric Robert.
Pour l’axe Seine, côté ferroviaire, l’année 2021 est aussi celle de la mise en service du tronçon électrifié sur les 50 km entre Serqueux et Gisors, sans doute au printemps. Les trains de fret, notamment pour les conteneurs, vont pouvoir évoluer de l’itinéraire « historique » (Le Havre-Rouen-Mantes-Paris) ou de l’alternative de repli (Le Havre-Amiens-Creil-Paris, plus long d’une heure et non rentable pour les opérateurs ferroviaires) à un trajet passant par Le Havre-Rouen-Serqueux-Gisors-Paris. Ils vont entrer dans une nouvelle ère de performance et de temps de parcours (transit time) optimum.